Le cliché de la Parisienne, un mythe agaçant et une réalité qui l’est encore plus

28 octobre 2019
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La Dame de Fer a du mouron à se faire ! Le cliché de la Parisienne, bien qu’il existe depuis plus longtemps que notre bonne vieille Tour Eiffel, continue de se perpétuer sans prendre une ride, n’en déplaise à ses détracteurs. Et oui, bientôt quatre siècles que le cliché de la Parisienne se transmet, s’étoffe, s’élargit, s’écrit, se sculpte, se chante, tout en maintenant son mythe originel : la Parisienne est chic, belle, cultivée, drôle, irrésistible, naturelle (tout en étant superficielle) mais surtout snob, capricieuse et chiante. Tu as compris cher lecteur. Toot Sweet est sur le point de te prouver pourquoi le cliché de la Parisienne est un monument national qu’il ne faut pas dénaturer, même si quelques aspects sont faussés ou exagérés (mais c’est ça qu’on aime). Il faut bien que le monde nous envie quelque chose… 

Avant d’entrer dans le vif du sujet, laissons notre ami Taxile Delord (ne t’inquiète pas, c’est normal que tu ne le connaisses pas), dédicacer cet article comme il le fit dans son livre de 1841, Physiologie de la Parisienne : « Dédicace aux femmes de la province, malheureuses, innocentes et persécutées. » Tout est dit. 

Pour que tu sortes de ta lecture grandit et informé, sache avant tout que l’histoire du cliché de la Parisienne remonte au XVIIème et XVIIIème siècle. 

D’abord, avec Louis XIV, qui avait embrayé les débuts de la personnification féminine de Paris et même de la France, plus globalement. Il avait alors créé des promenades dans la capitale pour que la Parisienne soit vue et observée avec son ombrelle et son éventail. Creepy, non ?

Mais c’est surtout grâce à notre reine de France et de Navarre préférée, la seule et unique femme du grand Louis XVI, morte guillotinée pour le peuple… non, PAR le peuple (pardon) : The Greatest Marie-Antoinette d’Autriche. Cette femme de caractère et de goût qui vivait alors à Versailles avec son cher et tendre avait la réputation de dilapider les richesses de la France dans l’achat de vêtements extravagants à Paris. De plus, sa beauté était réputée dans toute l’Europe, donnant ainsi un visage à la Parisienne de l’époque. 

Enfin, l’année 1900 marquera l’avènement officiel du cliché de la Parisienne avec l’Exposition Universelle de la même année et sa célèbre statue de 6,5 mètres de haut de Paul Maureau-Vauthier nommée « La Parisienne ». L’aventure de ce cliché ne lasse pas. Pire ! Il se perpétue. 

Chez Toot Sweet, on a voulu réhabiliter le statut de la Parisienne en te présentant son cliché d’une façon différente et éclectique. Rétablir la vérité ? Non mais plutôt croiser tous les types de clichés, des plus connus au moins connus, en passant par certaines réalités qui font du mythe de la Parisienne, une figure française inimitable à l’étranger. 

= Le chic sans effort est sans doute l’un des clichés les plus tenace au sujet de la Parisienne. Au fil d’une discussion, tu as sûrement déjà dû entendre cette réflexion : « Tu es coiffé comme une Parisienne. » Mais qu’est-ce qu’être coiffé comme une Parisienne ? C’est l’art de la crinière à l’effet coiffé-décoiffé. Tu penses que faire un shampoing par semaine sans avoir les cheveux gras est une théorie impossible ? Demande des tips à la Parisienne, elle manie cet art comme une pro. Mais ce qui fait de ce cliché le plus célèbre, c’est sûrement cette façon qu’elle a d’être négligée sans vraiment l’être. C’est une question d’accoutrement. Le casual chic assumé de la Parisienne ou comment porter la chemise de son mari comme personne (ça marche aussi avec celle de son grand-oncle), est la signature stylistique de cette femme aux mille facettes.

= Pour beaucoup, la Parisienne est mince et parfaite car elle fume des clopes à foison en terrasse d’un café en sirotant un verre de vin blanc avec ses copines. Et oui, le cliché de la Parisienne est aussi une affaire d’attitude (et d’alcool). Si tu veux être sûr de croiser une Parisienne dans son habitat naturel, ne cherche pas plus loin que le coin d’une rue. C’est une occasion rêvée d’apprendre l’art et la manière de se montrer à la terre entière (mais surtout aux touristes) en terrasse. On ne sait pas si le stéréotype de la Parisienne se drogue (on fera comme si on ne le savait pas, en tous cas), mais, ce qui est sûr, c’est qu’elle est mince. Malgré ce rythme effréné, la Parisienne n’a pas besoin de se maquiller vu que son teint est on fleek en toute circonstance. Un être fantastique tout droit débarqué d’un soap opéra.

= Si la chance n’est pas de ton côté et que tu n’as toujours pas réussi à croiser une Parisienne en terrasse d’un café, fonce au rooftop du Printemps ou dans n’importe quel type de restaurant conceptuel qui propose des brunchs ou des recettes originales à l’avocat comme Ytime, Bleu Matin ou encore Topknot. Le cliché de la Parisienne se perpétue en rythme avec la saison des avocats, pour le plus grand bonheur de cette femme qui fume mais qui, attention, mange healthy et quali (parfois vegan, lorsque que la Parisienne est au stade au dessus de son évolution). 

= Quel visionnaire ce Jean-Jacques. S’il savait qu’il avait prédit que la Parisienne serait la plaque tournante de la mode mondiale, il n’en croirait pas ses yeux. Le philosophe, qui voyait la société comme un lieu de corruption ne s’était pas trompé au sujet de la Parisienne. Cette femme est une source d’inspiration pour les stylistes, créant fantasmes et complexes chez les femmes du reste du monde. Coco Chanel est sans doute LA référence en la matière, bien que d’autres créateurs aient également immortalisé le concept. John Galliano, Yves Saint Laurent, Karl Lagerfeld… Nombreux sont ceux qui ont fait du cliché de la Parisienne, un must-have stylistique. L’édition de 1922 du Vogue américain décrivait la Parisienne comme une jeune femme avec une « façon de s’habiller, un je ne sais quoi qui est en elle » inimitable, on dirait presque du Souchon. La classe…

= Outre l’aura significative de Coco Chanel au XXème siècle, une femme connue de tous les français existe et joue le rôle de ce cliché de la Parisienne avec plaisir. Cette femme est Inès de la Fressange. Mannequin, créatrice, égérie ou encore écrivaine à ses heures perdues, notamment avec son best-seller traduit en vingt langues, La Parisienne, elle est l’archétype du cliché de la Parisienne. Elle a permis également de transposer cette classe à la française, avec la marque au chevron (aka Citroën). En effet, la DS3 Inès de la Fressange, sortie en 2017 à 500 exemplaires en France (et 1000 à l’étranger), permet d’être une Parisienne n’importe où et n’importe quand, même emmitouflé au fin fond de sa charrette.

= Équipée de sa nouvelle voiture, la Parisienne sort de celle-ci avec un accoutrement sans pareil. En noir pour les vêtements et le sac à main (Chanel ou Dior de préférence) et en « rouge sous ses talons »  comme dirait le grand poète surréaliste Niska. Qui peut s’asseoir à la table de la Parisienne et dire je suis plus stylé que toi ? Personne.

= Le cliché de la Parisienne a des bons côtés. Si son régime alimentaire et sa ligne sont réputés, c’est aussi grâce à certaine qui font du sport régulièrement entre deux réunions (car oui, la Parisienne est une working-girl indépendante). C’est aussi pour sa célèbre course annuelle qui date de 1997 et qui promeut la féminité française à la parisienne. Chapeau !

= Enfin, si la Parisienne est si connue dans le monde, c’est sûrement lié aux communicants et autres commerçants qui utilisent le cliché de la Parisienne comme un moyen privilégié de vendre des produits en tout genre. Comme la DS3 Inès de la Fressange, les entreprises ont compris que ce mythe faisait vendre et l’ont décliné à toutes les sauces. La Parisienne est donc un parfum, un rouge à lèvre, une crème de jour, une collection de vêtements… Bref, un ceintre qui vit à St-Germain-des-Prés.

La Parisienne est un cliché mais reste une icône… voire même un objet. Laissons Loïc Prigent, spécialiste mode, conclure cet article rétrospectif et exhaustif sur ce mythe qui n’est pas prêt de s’arrêter : « En gros, la Parisienne a tout pour être pénible, mais [aussi] la facilité de faire passer ça pour de la désinvolture. » Bien dit !

Par Guillaume Macé

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Pourquoi faut-il délaisser Paris pour vivre à Montreuil ? - Toot Sweet

[…] embouteillages sur terre, les touristes à foison (plus de 50 millions en 2018), ou tout simplement les parisien(ne)s eux-mêmes : toutes ces raisons font de Paris une ville presque invivable. C’est pourquoi chez Toot Sweet, […]

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