La salsa à Paris: histoire, préjugés et où la danser !

7 novembre 2019
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C’est connu, les français sont mauvais danseurs. Quand ils daignent bouger leur carcasse en mousse sur le dancefloor, c’est pour se défouler, pour la “déconnade”. Oui mais les temps changent et, notamment à Paris, où de plus en plus de personnes sont irrémédiablement attiré par le continent Sud Américain. Cet engouement touche donc de facto la danse, part essentielle des cultures de ce continent, et tout particulièrement la salsa. Mais la salsa à Paris, tout comme ses consoeurs des pays voisins, est hélas précédée par sa mauvaise réputation: aller danser la salsa, c’est se jeter dans (passez-nous l’expression), la cage aux charos. Le cliché de la soirée latino un peu sulfureuse, en bref. 

Pourtant les adeptes des moves à la Salut c’est cool au autres berlinoiseries électro ont de quoi se faire plaisir dans la capitale, alors pourquoi les danses Sud Américaines devraient-elles souffrir de leur sulfureuse réputation ? Où diable danser la salsa à Paris ? Pour un peu de douceur dans cette capitale de brutes, on a enquêté pour vous les chicos. 

La salsa, c’est un genre musical et une danse aux variations et origines multiples. Cousine de la musique jazz, la salsa est un savant mélange de musiques espagnoles (elle-même bâtarde, aux influences gitanes, indiennes, juives…) et  d’Afrique de l’Ouest. Une fois les colombs portugais et espagnols débarqués du côté de Cuba avec leur main d’oeuvre esclave, les cultures musicales se sont donc mélangées sur des générations. Si cela n’a vraisemblablement pas donné de chocapics, la salsa naquit après des siècles de maturation dans le New-York du milieu du XVIe, sous l’influence de l’immigration portoricaine et cubaine. La danse a naturellement suivi. Si on cherche à danser de la salsa à Paris aujourd’hui, c’est majoritairement sa version cubaine (ou “casino”) que l’on trouve. Il existe néanmoins d’autres formes à travers le monde: la plus exercée est d’ailleurs la “portoricaine”, mais nous français on n’aime décidément pas faire comme tout le monde.

Le terme salsa en temps que tel n’apparaîtra que dans les années soixante, après avoir pioché ci-et-là dans le mambo, le cha-cha-cha et même le rock. 

Une salsa à Paris mais bien propre merci ! Car dans la capitale française, les soirées salsa souffrent d’une réputation qui leur porte grandement préjudice. Soirées de célibataires aux aguets, cours où on drague plus qu’on ne danse, rendez-vous des mâles en chasse… Alors qu’en réalité, la salsa est une danse vivante et sensuelle plus que lascive, une communion des corps aux tam-tam qui les rythment. Une hymne à l’énergie vitale plus qu’aux derrières sympathiques de ses pratiquants. Les vrais adeptes de la salsa à Paris le savent: c’est une montagne de préjugés qu’il reste à démonter, et une seule technique pour y arriver: danser !

Le petit titre très très drôle concernant la sauce fait quant à lui référence à la traduction espagnole de salsa (qui est sauce, donc, car piquante et enflammée contrairement à notre bonne vieille mayo nationale). 

Que vous la mangiez en danseur libre ou à travers un cours, c’est finalement votre propre sauce salsa qu’il vous reste à faire. On aura rarement vu une transition aussi subtile et imagée. Alors, on va la danser où cette salsa à Paris ?

Du jeudi au dimanche, c’est du 100% latino toda la noche à la Pena St-Germain ! Pas de cours de danse très réguliers mais de nombreux habitués qui seront ravis de vous montrer quelques pas. Un incontournable pour les bons danseurs de salsa à Paris, et surtout ceux qui dansent sans se prendre le melon ! 

Repère à touristes et oiseaux de nuit en quête de collé-serré, le Cuba Café est une institution nocturne à qui aime les sonorités latinas. Si la faune locale n’est pas entièrement sensibilisée aux subtilités du 6e Art, on y retrouve cependant tous les weekends de bons danseurs de salsa. Le plus ? Tu peux y embarquer ton pote Edouard pour y faire la fête, même s’il danse aussi bien la salsa qu’une vache allemande. 

On ne présente plus le Balajo, club de la rue de Lappe AKA la rue de la soif du quartier de la Bastille. Le Balajo propose presque tous les jours des soirées latino mais à qui voudra danser la salsa à Paris, le rendez-vous sera pris le jeudi ! Salsa cubaine et bachata trois jeudis par mois et de la porto-ricaine tous les deuxièmes. Comptez 12/15€ pour l’accès au cours et à la soirée, consommation inclus ! Un club sérieux à qui voudra réviser quelques pas.

Situé en face du Jardin des Tuileries, le Concorde Atlantique est un club-péniche qui donne à l’occasion dans le déhanché sud-américain. Tous les mardis, c’est salsa porto-ricaine : un cours dédié aux néophytes (pour ne pas dire aux danseurs catastrophiques, mais qui sommes-nous pour juger ?) et un second pour les salseros intermédiaires. Possibilité de tester également leurs cours de bachata et de zouk brésilien, les mardis également ! Chaque cours dure une heure et est suivie par une soirée dans le thème. Ça donne envie de s’y mettre, non ?

Malgré son nom de poisson, la Pachanga est le QG des salseros sur Paris, à deux pas de la gare Montparnasse. Tous les lundis et vendredis, c’est cours de salsa porto-ricaine (débutant puis intermédiaire) suivis de sa soirée latino; pour la salsa cubaine, rendez-vous les mardis, mercredis, jeudis et samedis, sur le même modèle ! Une adresse qui lie parfaitement fête et amour de la salsa à Paris sans pour autant proposer des tarifs exorbitants: on reste sur du 10-15€ pour l’accès au cours et à la soirée. 

Le Salsa Club est une soirée mensuelle où se retrouvent tous azimuts simples pratiquants, salseros célèbres, professeurs… Des passionnés de salsa à Paris qui, le temps d’une nuit, se dévouent à la danse. Pas de zouk love inopiné, pas de pause mal aux pieds pendant trois heures près du buffet (oui, il y a un buffet): ici on vient pour danser ! Un cours est proposé en début de soirée puis laisse place à la soirée en danses libres. 

Par Pauline Jagoury

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